Etiage
Etymologie et Histoire :
Le mot serait dérivé de "étier", terme dialectal de l'Ouest qui désignait un chenal reliant la mer et le marais salant (le remplissant à marée haute et le vidant à marée basse).
De même origine que estuaire, empr. lat. aestuarium, de aestus au
sens de "marée" (estuaire désignait à l'origine une
échancrure côtière envahie par la mer à marée haute).
L'étiage était donc assimilé à l'état d'un
étier après retrait des eaux. Etiage est attesté en 1780.
Définitions existantes :
- Grand Robert : Baisse périodique des eaux d'un cours d'eau. Le plus bas
niveau des eaux atteint au cours de cette baisse.
- Dictionnaire français d'Hydrologie de Surface (M.F. Roche, 1986) : Niveau
annuel le plus bas atteint par un cours d'eau, en un point donné. Aussi
utilisé, abusivement, dans le sens de "basses eaux".
- Larousse Encyclopédique :
- Niveau moyen le plus bas d'un cours d'eau en un point donné, qui est parfois marqué par un zéro, point de départ pour mesurer la hauteur des eaux au dessus de ce point au moyen de chiffres écrits sur une échelle.
- Abaissement exceptionnel du débit d'un cours d'eau. Le terme de "basses eaux" ou "maigres" désigne un abaissement plus normal et plus fréquent.
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Glossaire International d'Hydrologie
- Niveau le plus bas atteint par une marée descendante.
- Plus bas niveau atteint par un cours d'eau ou un lac.
Définition proposée :
Débit exceptionnellement faible d'un cours d'eau, qu'il ne faut pas confondre avec les basses eaux saisonnières habituelles , même s'il en est l'exacerbation.
La définition statistique la plus usuelle est le débit caractéristique d'étiage (DCE) calculé sur une longue série (plusieurs années) de débits journaliers classés, débit au dessous duquel l'écoulement descend dix jours par an.
Commentaires
- Les étiages, c'est à dire les débits exceptionnellement faibles des cours d'eau, sont dus à des sécheresses
prolongées qu'aggravent des températures élevées. Les cours d'eau, en l'absence de pluie, étant uniquement
alimentés par les eaux souterraines, un appauvrissement des nappes au cours des années ou saisons précédentes,
contribue aussi à la faiblesse des débits ainsi que les prélèvements d'eau, précisément multipliés
en ces périodes critiques.
- Les étiages s'établissent lentement. Au dessous de débits déjà très bas, la décroissance
semble se faire, sur un même cours d'eau, à un rythme correspondant aux caractères hydrologiques du bassin. La courbe de
tarissement a une pente d'autant plus forte que sont plus faibles les réserves en eau souterraines; les débits caractéristiques
d'étiage, par unité de surface, présentent des minimums très différents selon les cours d'eau : moins de
O,5 l/s/km2 sur la Seine ou la Moselle, par exemple, 4 ou 5 l/s/km2 dans des bassins où la fusion nivale
alimente des réserves souterraines abondantes.
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M. Dacharry, décembre 1996 |
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